Franck Priou, l’entraîneur martégal, ne sait pas manier la langue de bois. Une fois de plus il dit tout haut ce que certains penseraient tout bas. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne retrouve pas les vertus qui ont permis au FCM de faire un excellent début de saison avant de connaître un trou d’air qui dure depuis novembre. Entretien :
Fcm.com : Franck, la défaite d’hier est-elle logique ?
F.P : Dire le contraire serait mentir ! Nous sommes totalement passés à côté et Toulon s’est imposé en patron face à une équipe martégale qui a perdu son âme… Nous payons cash nos conneries depuis Béziers. Il faut du caractère et répondre sur le terrain et depuis quelques temps on oubli de jouer.
Fcm.com : Que reproches-tu à ta formation puisque tu soulignes le cas du match de Béziers ?
F.P : Je ne reproche pas le fait de ce qu’il s’est passé et des sanctions. Je reproche que depuis que nous sommes moins bien nous ne faisons rien pour relever la tête. On s’occupe trop des autres, on parle trop… On s’assomme tout seul !
Fcm.com : C’est-à-dire ?
F.P : On ne fait que parler, c’est un aveu de faiblesse. Regardez, contre Toulon, les Varois sont allés à l’impact et nous au lieu de répondre dans le jeu, on gesticule, on parle et même mieux, lorsque l’on faisait une faute on ne faisait que s’excuser… Avez-vous vu les Toulonnais faire cela ? On joue au foot pas à la marelle !
Fcm.com : Aujourd’hui as-tu les solutions ?
F.P : On a essayé pas mal de chose. On donne du temps de jeu à certains, on fait tout pour que tout le monde se sente bien et pourtant certains se mettent la pression inutilement. En plus, certains n’ont plus la même hargne et la même envie. Et lorsque vous demandez à vos joueurs de jouer, de passer par les côtés, que vous faites une causerie par la voix et les écrits et que rien n’est appliqué c’est qu’il y a un hic non ?
Fcm.com : Tu parles d’envie et de hargne, c’est deux maillons importants pour réussir pourtant ?
F.P : Exactement, alors si certains ne veulent pas aller au charbon il va falloir vite se remettre en question et réfléchir à ce qu’il faut faire. Sur le terrain ce sont eux qui ont les cartes en main et si nous n’abattons pas les mêmes atouts il faut changer les cartes.
Fcm.com : Cela veut dire qu’il faut s’attendre à des changements ?
F.P : Si certains ne veulent pas changer, il va bien falloir changer quelque chose. Hier contre Toulon, certains ont leur chance et ne se lâchent pas. Ceux qui sortent du banc ne font pas la différence et certains des titulaires doivent aller plus au charbon. Il y a un souci entre le FCM à domicile et à l’extérieur. Et en ce moment on joue à reculons !
«Si nous ne gagnions pas à la maison il faut arrêter de rêver»
Fcm.com : Pourtant seul le terrain change ?
F.P : Oui, mais ça nous n’arrivons pas à la comprendre. Lorsque nous devons nous faire respecter nous n’y arrivons pas. Regardez, Hyères, Béziers, Le Pontet ou encore Toulon sont venus à Martigues comme s’ils étaient à la maison… C’est inadmissible ! Et si nous ne gagnions pas à la maison il faut arrêter de rêver ! On ne demande pas de faire les bouchers, on veut juste des gars de caractère, ce que nous n’avons pas eu contre Toulon alors que nous avions cette qualité là auparavant.
Fcm.com : Cela veut dire qu’il va y avoir d’autres arrivées que Dembélé ?
F.P : Lorsque vous voyez l’apport de Dembélé hier qui a été très bon, et le rendement de certains, vous vous posez forcément la question. Maintenant, il faut étudier toutes les possibilités et surtout que tout le monde reviennent en 2011 avec un autre état d’esprit sinon nous connaîtrons les mêmes causes pour les mêmes effets. Il faut savoir ce que l’on veut dans la vie, et là on ne sait pas si on veut quelque chose ou du moins on ne le montre pas !
Fcm.com : Tu tires donc la sonnette d’alarme ?
F.P : Oui ! Mais je rappelle aussi qu’il n’y a pas le feu. Mieux vaut prévenir que guérir alors à nous de montrer que nous ne sommes pas malades. Quant tout le monde était en feu avec nos bons résultats, j’avais signalé que nous connaitrions, comme tout le monde, un passage à vide. L’équipe qui ira au bout sera celle qui connaitra les perturbations les moins longues. Mais pour cela il faut se donner des coups de pied au c**.
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