Qui n’a pas un souvenir concernant Haja ? La Malgache qui débarque à Martigues, avec sa gentillesse, sa joie de vivre. Toujours un mot gentil dès qu’on l’interpelle. La bonne pioche exotique des dirigeants Martégaux en 1987 a été couronnée de succès. Il tombera amoureux de sa ville, et il saura lui rendre, à l’image de son but à Istres ouvrant les portes de la D1. Haja nous a ouvert ses portes et son coeur. Entretien !
Haja, dès que tu entends « Martigues » ton coeur s’emballe ?
Ce n’est pas qu’un souvenir, c’est une partie de ma vie. Cela me met les larmes aux yeux à chaque fois. Comment oublier mon passage ici ? D’ailleurs, j’ai Martigues dans la peau, et dès que je le peux, je reviens ici. Quand mon téléphone sonne, et que j’entends Martigues, forcément cela me met en ébullition ! Je ne pourrais jamais oublier ! Ce n’a été que du bonheur, et là je décroche mon téléphone et c’est un intense plaisir que de parler de ma ville, de mes souvenirs, de l’amour que j’ai pour la Venise provençale.
Comment se passe ta venue dans la Venise provençale ?
A l’hiver 1987, je viens faire un essai à Martigues. Roger Sabiani, qui est de La Réunion, me fait venir. Le FCM avait souvent la volonté de donner sa chance à des joueurs dit « exotiques ». Et puis c’est le moment où des anciens comme Patrick Dho, par exemple, vont stopper leur carrière avec le FCM. Martigues cherche donc de la jeunesse pour les remplacer. L’été suivant je débarque pour la saison 1987-1988.
La première année n’est pas super simple pour toi ?
Lorsque tu arrives des Iles, et que tu débarques ici, même si l’été il fait chaud, l’hiver c’est un vrai calvaire. Mais je suis un battant, alors je me suis accroché et surtout je me suis vite intégré. Puis après une première saison difficile à tous les points de vue, Paul Orsatti, coach de l’époque, décide de donner la chance à la jeunesse martégale. Ali (Benarbia), Gilles (Petrucci), moi et d’autres. Et ensemble nous avons, je pense, écrit des belles heures du FCM.
Lorsque tu arrives ici, tu avais un autre nom. Pourquoi es-tu passé d’Andrianasolo à Ralaikera ?
A l’époque, il n’y a pas encore l’arrêt Bosman. Tu n’as pas le droit à beaucoup d’étrangers. Et à Martigues il y a déjà le brésilien Adémir, les Tchèques Moravcek et Luhovy. Du coup, les dirigeants me proposent la naturalisation française, ainsi qu’à Ali (Benarbia). Et Andrianasolo est le nom maternel, et pour les papiers il faut obligatoirement prendre le nom paternel. Donc je deviens Haja Ralaikera ! Voilà la petite histoire, qui me permet de remercier le club, car c’est grâce à lui que je suis devenu français. Et ça aussi cela ne s’oublie pas !
C’est d’ailleurs à cause de cette naturalisation que tu dois t’exiler au Mans durant une saison ?
Ali (Benarbia) a eu la chance d’avoir ses papiers plus vite que les miens. Du coup, il y a un joueur étranger de trop à Martigues. Le club veut me conserver. Du coup, il décide de me prêter une saison pour que je continue à pouvoir jouer. A ce moment-là, je fais aussi un essai à St-Etienne. Le club veut me garder, je fais donc mon année de prêt et je reviens ici.
A ton retour, tu deviens un joueur moins offensif ?
En fait, j’ai tellement d’énergie à revendre que l’on décide de me faire jouer en milieu récupérateur. Et je fais toute la saison avec Henri (Canet). Cela se passe pas trop mal. Une nouvelle vocation pour moi (rires).
L’année suivante, celle de la montée, là-encore tu auras joué un peu partout ?
Oui, je pouvais jouer à tous les postes au milieu, en fonction du schéma mis en place par Christian Sarramagna. J’ai même évolué au poste de latéral car il aimait bien avoir des joueurs capables de prendre le couloir. Ma polyvalence m’a permis de souvent jouer.
Te souviens-tu aussi lorsque tu as joué attaquant lors de l’avant dernière journée à Istres et que tu donnes la victoire au FCM pour rêver à la D1 ?
Et comment ne pas m’en souvenir ! Il y a pénurie d’attaquant. Alors, Sarramagna décide de me faire jouer en pointe. Le stade est plein, en plus c’est le derby. On doit gagner pour être maître de notre destin à domicile contre Créteil. Le ballon arrive, et je ne me pose pas de questions. Je décoche une belle frappe croisée. Les portes de l’Elite s’ouvrent pour nous. C’est sans doute, et j’y repense 20 ans après, le plus grand moment de ma vie footballistique.
Tu fais quasiment toute la première année en D1, par la suite cela se complique ?
Après l’accession j’effectue près de 30 matches ! La saison suivante, je n’entre pas dans les petits papiers de René Exbrayat. Je ne préfère pas revenir là-dessus. C’est du passé ! J’ai pu m’en entretenir avec lui notamment lors du jubilé de « Mazzon » (David Mazzoncini). Je n’ai peut-être pas fait aussi ce qu’il fallait, me reposant trop sur mes acquis ? Je ne sais pas ! Quoi qu’il en soit, après cette année 1994-1995, je décide de tourner la page. J’arrive à saturation et je veux m’éloigner du monde pro, et je retourne à La Réunion jusqu’en 2002. J’ai joué, notamment, pour St-Pierre avec qui nous irons en 8e de finale de la coupe d’Afrique. Malgré une grosse blessure en 1996 au genou, j’ai pu continuer à me faire plaisir.
Et maintenant que devient Haja ?
Je suis à la frontière Suisse. Mon oncle était Ambassadeur de Madagascar à Genève et je suis venu le rejoindre. J’ai travaillé pour l’Ambassade et désormais je travaille dans les transports publics entre la Suisse et la France. J’ai joué dans le championnat vétéran Suisse, où il y a un excellent niveau, mais en 2007, j’ai dû arrêter le foot car il fallait que je me fasse opérer de mon maudit genou. Je me suis donc tourné vers ma grande passion, qui est née à Martigues, celle de la pétanque. Les Malgaches adorent ce sport et placent des équipes dans le top mondial. J’ai eu l’occasion de jouer avec la sélection de Madagscar lors d’un tournoi à Ibiza et nous avons notamment battu en finale Lacroix et Suchaud. C’est pas trop mal je pense (rires) que de battre de tels champions ?
Martigues et toi c’est une grande histoire d’amour ?
Martigues et Haja ne font qu’un ! Je suis marié avec cette ville pour l’éternité ! Je reviendrais toujours ici, c’est ma ville d’adoption ! Je lui serais toujours fidèle car avec tout ce que m’a permis de faire et de connaître cette ville, et avec tout ce que les gens m’ont apporté, je serais reconnaissant jusqu’à la fin de mes jours. Martigues je t’aime !!!
Rassures-toi Haja, nous t’aimons aussi et nous ne t’avons jamais oublié ! Il y a des personnes qui marquent leur passage de leur empreinte et tu es un de ceux-là. Ce petit bonhomme, venu des Iles, toujours le sourire aux lèvres, toujours proche des gens, comment peut-on l’oublier ? Merci pour cet entretien, qui plus qu’une interview a été riche en émotions ! Et il l’a promis, dès qu’il débarque à Martigues il nous fera un coucou…
Haja RALAIKERA, né le 16 août 1965 à Tamatave (Madagascar), 174 cm et 67 kg. Equipe première du FCM de 1987 à 1990 et de 1991 à 1995 où il sera champion de France de Division 2 en 1993. Il portera à 152 reprises le maillot martégal et inscrira 23 buts. Surnommé « Maradona » dans son pays, il sera international Malgache.
Bonsoir
Je réside à Madagascar et je tiens à lui rendre hommage aussi à ce qu il a fait pour le foot malagasy et martegal.
Son passage à Martigues ne s oublie jamais.
Quand Martigues était en D1 on n a jamais raté leur match.
Merci de cette rubrique qui me fait souvenir des tas de choses qu’ on a fait ensemble à l époque.
Haja
C’est un bon souvenir pour moi , pour la première fois qu’il avait arrivé sur sol réunionnais en temps joueur dans équipe la Jeanne d’arc avec mon ancien président monsieur jard judex.il était trop magnifique , un magicien,il faisait tout avec un ballon.il joué 3 années avec nous dans la Jeanne d’arc.apres il parti faire ces preuves à martigues,j’avais je oublierais c’est le malgache plus talentueux des années 1980 .merci à toi de t’avoir joué à côté de moi long vie à toi et ta famille Breda jean paul