Episode 3 : pour le FC Martigues, le jour de gloire est arrivé !
C’est le Jour J. Le FCM qui a occupé à 29 reprises la place de leader sur 33 journées, malgré la pression de Cannes, n’est plus qu’à 90 minutes de toucher au but. Le stade Francis Turcan sera plein pour l’évènement. 6000 personnes se sont pressées en quelques heures pour arracher les billets. C’est dans une enceinte à guichets fermés que les Sang et Or vont pouvoir se propulser vers la D1. Le jour de gloire est arrivé, reste à ne pas trembler contre Créteil !
l’accession, épisode 3
Après une saison de rêve, le FCM fait la une !
Le FCM est élevé au même rang que l’OM dans les médias. Normal, les Martégaux sont en train d’écrire l’histoire
CLIQUER ICI : journal du samedi 15 mai 1993 sur l’histoire du FCM
Le FCM a vu le jour en 1921. C’est en 1970 que le club de la Venise Provençale va s’inviter dans l’anti-chambre de l’Elite. Martigues se fera surtout connaître par certains coups d’éclats en coupe de France, comme en 1981 où Yves Herbet and co avaient réussi à faire trembler les Bastiais. Déméo, Gaudino, Verquera, Ferretti, Floquet, Di Lorto, Tucalli, Compain, Pagès, Cauvin ou encore Gérin, ont été les pionniers martégaux en 1921. 72 ans après leurs illustres ainés, les Sang et Or peuvent entrer dans l’histoire. La mobilisation est générale. Tous les médias se rallient à la cause du FCM et demandent l’union-sacré derrière les Sang et Or. A jour historique, médiatisation historique. Pour une fois le FCM est élevé au même rang que le grand voisin olympien. D’ailleurs, toute la région espère voir Martigues en D1 la saison prochaine. Mais il reste 90 minutes pour se faire. A la fois peu et beaucoup car en un match, le FCM peut tout perdre n’ayant qu’un point d’avance. Un fossé de 90 minutes dans lequel les Martégaux ne devront pas tomber en ne voyant pas poindre le syndrome de la peur de conclure.
Un engouement populaire sans précédent !
En quelques heures, les billets à 30 et 50 Francs vont s’arracher comme des petits pains. 6000 âmes seront présentes le jour J ! On aurait pu en avoir le double. Turcan est bien trop petit pour l’évènement ! Le FCM est sortie de l’anonymat. La presse régionale et nationale fait la part belle aux hommes de Sarramagna. « Ce serait une injustice de ne pas voir Martigues aller au bout », souligne même le journaliste Didier Roustan, pourtant 100% amoureux de Cannes. Si du stade Pommé à celui de Chave, Martigues a écrit son histoire, ce soir c’est bien un chapitre de légende que tout Martigues veut écrire à Turcan. Une date à marquer d’une pierre blanche ! Les Martégaux pourront compter sur un stade en ébullition. Un 12e homme important pour ne pas rater la dernière marche. Un 12e homme qui sera aussi présent en dehors du stade, car même ceux qui n’ont pas eu la chance de décrocher le précieux sésame pour la rencontre, ont fait parvenir de nombreux messages d’encouragements aux Martégaux.
Il n’y a plus qu’une marche vers la gloire à franchir pour les Martégaux. Une marche pour se hisser au sommet ou voir son rêve s’envoler. Les Martégaux sont maîtres de leur destin et ne doivent pas craquer
CLIQUEZ ICI : journal du samedi 15 mai 1993 sur la présentation de la rencontre
L’heure a sonné pour le peuple martégal. Le stress est palpable
On le sait, nous sommes des latins dans le Sud plus qu’ailleurs. Il y a une forte colonie d’origine italienne par exemple. Mais hormis l’OM, les autres clubs sont réduits à un public peau de chagrin. Ce samedi 15 mai 1993, comme de l’autre côté des Alpes, c’est en famille que l’on va assister à la rencontre. De 7 à 77 ans, il y a toutes les générations présentes au stade. Si les jeunes sont maquillés en Sang et Or, les anciens aussi. Signe que c’est la fête, un jour exceptionnel. Que l’on soit jeune ou moins jeune, tout le monde a une âme de gamin. A l’entrée du stade, la tension est palpable. Les voix nouées. La crispation envahit les 6000 âmes qui prennent place dans Turcan. Ils sont nombreux à avoir les yeux écarquillés. Certains ont même déjà les larmes aux yeux. Si personne n’ose l’évoquer, tout le monde redoute que leurs protégés ratent la dernière marche. A l’entrée sur la pelouse pour l’échauffement, comme un seul homme, le public de Turcan se lève pour acclamer ses champions. Les dirigeants martégaux ont mis les petits plats dans les grands pour que la fête soit belle. Si Turcan est chauffé à blanc, les 6000 spectateurs scrutent les visages de leurs joueurs.
Tout le monde cherchent à se rassurer en essayant de voir s’ils ne sont pas tendus. On sent que ce n’est pas un jour comme un autre et que les troupes de Sarramagna sont concentrées mais stressées. Ils essayent de ne rien laisser transparaître, mais à 90 minutes du bonheur, personne n’arrive à jouer la comédie pour masquer ses émotions. Les yeux sont embués par l’intensité que revêt une telle rencontre mais surtout par la frousse de rater le seul match à ne pas manquer. Les joueurs apparaissent dans le couloir. M. Girard le directeur de jeu emmène tout ce beau monde au centre du terrain. Le stade sent bien que les Martégaux sont crispés, et tout autour de soi on entend, « il ne faut surtout pas qu’ils ressentent aussi notre stress. » Alors, chacun se prend par la main pour entonner des chants comme jamais entendu à Turcan. Le 12e homme doit faire son rôle et les 11 guerriers après avoir gagné tant de batailles doivent remporter la guerre. C’est le match de l’année, sans doute du siècle (sans oublier le succès en Gambardella en 1968) ou en 90 minutes le FCM peut tout perdre… Mais il a aussi tout à gagner. Personne n’ose imaginer un scénario improbable. Le coup d’envoi fictif est donné par Alexandre Gaudino, lui qui a porté le maillot du FCM en 1921, comme une passation de témoin. Dans 90 minutes, Martigues entrera peut-être dans la légende. (la suite à lire demain)
Que des bons souvenirs
Merci pour vos souvenirs