Episode 4 : les Martégaux et le FCM entrent dans la légende !
Si Martigues avait son destin en main, il lui restait à ne pas trébucher sur la dernière marche. Face à Créteil, il fallait répondre présent le jour J et ils l’ont fait ! Grâce à un doublé de Testa le FCM s’est mis sur les rails de la Ligue 1 ! 21 garçons dans le vent ont fait du rêve, une réalité. Une longue communion avec le public se produit dans le stade (850 bouteilles de champagne) et ensuite dans la Ville où les klaxons retentiront jusqu’à tard dans la nuit !
l’accession, épisode 4
Un rêve qui devient réalité !
« Un rêve ? Non, une réalité ! », titre Le Provençal à l’époque. On se frotte les yeux, on a du mal à y croire. A quelques minutes du coup de sifflet final, Paul Lombard, le Maire de Martigues est agrippé au grillage. Comme un minot devant un jouet à Noël, le premier magistrat de la ville voit « son bébé » accéder à la D1. Lui qui aura toujours soutenu le FCM alors que beaucoup lui reprocheront de lui donner autant de son amour. Lui comme d’autres seront récompensés d’avoir sauvé le bateau qui était en train de couler la saison précédente. Ils sont nombreux à être sur les grilles du stade pour attendre d’envahir la pelouse de Turcan au coup de sifflet final de M. Girard qui officiait pour la dernière fois de sa carrière. 1, 2 et 3 coups de sifflet ! La liesse s’invite dans le stade ! Les larmes « pètent » des yeux de tout le monde. A commencer par Henri Canet, qui pour sa dernière année de joueur, peut arrêter en partant par la grande porte en lachant un cri de joie que même les 6000 personnes ont pu entendre tellement il y a mis tout son coeur. Cela court dans tous les sens, on essaye de toucher nos héros, de leur arracher le maillot, le short, même les chaussettes, de ramasser un bout de pelouse… Bref tout ce qui peut faire office de souvenir ! Si cet évènement n’est pas là pour nous rajeunir, par contre, pour nous qui l’avons vécu, quand on l’évoque, on a l’impression que c’était hier…
C’est bien la réalité. Martigues dispose de Créteil dans un Turcan bondé et accède à la D1. Une banderole où il est écrit « le FCM en D1 contre tous » rappelant à Jacques Thébault, administrateur de la Ligue, qui avait demandé d’interdire l’accession au FCM que Martigues l’a fait sur le terrain mais aussi en coulisses en mettant au point un budget de 37 millions lui permettant d’intégrer l’Elite !
CLIQUER ICI : journal du dimanche 16 mai 1993 qui revient sur le rêve devenu réalité
Une première période de rêve !
Alexandre Gaudino, l’un des joueurs et créateurs du FCM en 1921 a donné le coup d’envoi fictif, comme pour passer le flambeau à ses illustres successeurs. Si les Martégaux ont la peur de mal faire, Jean-Roch Testa va vite effacer la tension de ses partenaires. Sur son côté gauche le petit lutin Pierre Chavrondier déborde. Il centre pour son attaquant. Le Corse ne tremble pas et du plat du pied droit décroise son tir pour tromper le portier cristolien. On ne joue que depuis 4 minutes ! Personne ne pouvait rêver mieux surtout lorsque l’on sait que le FCM l’a toujours emporté sur sa pelouse après avoir ouvert le score ! Dans la foulée Lobé oblige Durand à une parade dont il a le secret (5e). Mais la première mi-temps est à sens unique. Chavrondier, Roche, Canet, Benarbia ont la balle du K. – O. Créteil se retrouve dans les cordes mais ne veut toujours pas poser un genou à terre. On entre dans la dernière minute de la première période. Canet se charge d’un coup franc. Il trouve la tête de Testa, pourtant lointaine, qui ne laisse aucune chance à Le Maux (2-0, 45e). Un scénario de rêve !
Martigues se fait peur en seconde période !
Le talent et la supériorité martégale sont indéniables. Mais les Sang et Or ont désormais la peur au ventre. Un exemple flagrant lorsque Testa rate l’immanquable sur un service de Roche alors que d’habitude dans pareille situation il fait mouche (51e). Si les hommes de Sarramagna sont encore dans l’euphorie d’une première mi-temps de rêve et reviennent avec des intentions, Créteil va venir les assommer pour les faire douter et trembler. Sur un corner, Canet and co sont cloués au sol. Adam saute plus haut que tout le monde (2-1, 57e). Le public est tétanisé. Cela a le don de réveiller les Martégaux et surtout d’exorciser leur peur. Benarbia sonne la charge et oblige le portier adverse à intervenir des mains en dehors de sa surface. M. Girard brandit logiquement le rouge à Le Maux (62e). Les pièces du puzzle devant emmener le FCM vers la D1 s’emboîtent parfaitement. Trassard, délaisse le milieu de terrain pour prendre place dans la cage cristolienne. Martigues est entre le marteau et l’enclume. Attaquer ? Gérer son avance ? Surtout que l’on sait que les Cannois l’emportent de leur côté. Pour le moment Martigues compte 47 points, Cannes 46. Si Créteil égalise, le ciel s’abattrait sur le peuple martégal…
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Martigues gère son avance… Que la fête commence !
Si les banlieusards parisiens avaient la mauvaise idée d’égaliser, Martigues et Cannes auraient le même nombre de points (46). Le hic c’est que les Azuréens de Luis Fernandez et Franck Priou possèdent un meilleur goal-average. Mourir si près du but à égalité de points par la faute de deux petits buts de différence sur une saison… Difficile de s’en relever ? Après 3060 minutes et 34 journées, ils ne veulent pas céder. Ils ne peuvent pas ! 30 fois leader pour échouer lors de la dernière marche. Impensable ! Mais cela ne restera qu’une hypothèse ! Les Martégaux mettent tout ce qu’ils ont pour s’accrocher à ce précieux succès. Sur toutes les victoires martégales depuis la création du FCM c’est (et cela restera) la première qui vient à la bouche de n’importe quel supporter dès qu’on lui demande d’évoquer un souvenir. La suite on l’a connait. La fête, l’amélioration du stade Turcan pour porter sa capacité à 11500 places et surtout Martigues réussira à rester 3 ans en D1.
après avoir acquis leur accession en D1 contre Créteil et fait une énorme fête, les Martégaux se remettent au boulot pour décrocher le titre de champion de France face au SCO d’Angers
Insatiables, les Martégaux décrochent le titre de Champion de France
Angers a terminé premier du Groupe B. Martigues du A. Il y aura donc un match aller retour entre les deux formations pour désigner le champion de France 1993. Le FCM recevra d’abord les Angevins (22 mai 1993) puisqu’ils auront eu un point de plus que les Sang et Or au classement et auront donc l’avantage du terrain au retour (29 mai 1993). Certains Martégaux comme Pounewatchy ou encore Ralaikera se sont teintés les cheveux. Scène coquasse lorsque pour pénétrer dans le stade, des guichetiers ont du mal à les reconnaître et à croire que ce sont eux pour les faire accéder aux vestiaires. « Pouné » donnera l’avantage au FCM en trompant Ramé (18e) mais Lagrange remettra les compteurs à zéro avant la mi-temps (41e). Plus rien ne bougera. C’est dans le stade du SCO que le titre devra se jouer. Et là-bas, les Martégaux vont survoler les débats. Chavrondier ouvre le score mais Lagrange égalise sur penalty. Martigues récite ses gammes et va mener 4-1 après un doublé de Chavrondier, et des réalisations de Benarbia et Seatelli. Viaud s’offre un doublé (83e et 90e) dont (encore) un penalty (4-3). Mais Martigues aura fait le métier jusqu’au bout en voulant écrire une ligne à son palmarès, celui du champion 1993. Ces Martégaux-là étaient insatiables et inarrêtables ! Et comme l’avait dit Canet à la trêve, « il faudra venir nous chercher », et personne n’y est parvenu. (la suite à lire demain)
33 le nombre de matchs joués par Mr henri canet dit « Le gaulois » sur 34 pour sa dernière saison au club (16 au total) .
Sur 3060 minutes possible il en jouera 2899 soit 95% des rencontres
Quel match. Quelle ambiance. Quelle folie..