Anciennes Gloires: Maurice Bouquet, fleurissant de valeurs !

4 Jan 2014 | Non-classé

Un homme de valeurs, un joueur de devoir. Voilà en une phrase comment définir Maurice Bouquet qui a eu la gentillesse de nous accorder une interview pour retracer sa carrière et son passage au FCM (1993-1995). L’emblématique joueur de Brest finira par atteindre son rêve en jouant pour l’ASSE. Natif de Chadrac, à 60 km de Saint-Etienne, c’était pour lui un avènement de revêtir le maillot vert. Après deux ans de bons et loyaux services, Jacques Santini le pousse vers la sortie avec Christophe Chaintreuil et Didier Tholot. Le trio des bannis débarque à Martigues, «grâce à Christian Sarramagna que l’on a connu à Sainté et qui a pensé à nous», explique Bouquet. Au plus grand bonheur des supporters martégaux. Comme ses compères, il a laissé une trace indélébile !

Bouquet en plein envol en 1994-1995 pour une saison mémorable en L1 avec le FC Martigues

« Mo » Bouquet en plein envol avec le FC Martigues en 1994-1995 pour une saison mémorable en L1

« Pour moi on ne revient pas sur une parole »
Il est loin le temps où les joueurs étaient accessibles, proches des gens. Si le foot est toujours aussi populaire, l’hyper médiatisation et l’argent étant passés par là, ont rendu les joueurs inabordables. «Ce n’est pas le même football que j’ai connu, celui qui m’a fait vibrer car aujourd’hui les joueurs se prennent pour d’autres, souligne d’ailleurs Bouquet qui prenait toujours le temps d’aller saluer chaque jour les bénévoles, les supporters. Bref, de donner de son temps. Malgré qu’il ait perdu ses valeurs, j’ai décidé de rester dans le milieu du foot. Je me devais de lui rendre ce qu’il m’a donné, d’apporter mon expérience aux jeunes, de les guider.» Valeurs vous dites ? Comme celles qui l’ont poussé à finir sa carrière à Martigues alors qu’il aurait pu prendre la direction de Bordeaux et y jouer la coupe d’Europe: «J’avais donné mon accord pour revenir dans ma ville natale et entraîner le Puy-en-Velay. Slavo Muslin, que j’ai connu à Brest et qui était l’entraîneur des Girondins, me demanda de venir. J’ai refusé car j’avais déjà donné mon engagement ailleurs. Pour moi, on ne revient pas sur une parole.»

« 15 jours après avoit stoppé ma carrière je n’existais déjà plus »
Sans regret, il embrasse la carrière d’entraîneur en 1995 en dressant un constat que beaucoup ont appris à leurs dépens: «C’est déjà dur de relever la tête lorsque c’est vous qui décidez de mettre un terme à votre carrière, comme cela a été mon cas. Alors imaginez pour ceux qui n’en font pas le choix. 15 jours après avoir stoppé ma carrière, je n’existais plus pour le monde du football qui vous oublie rapidement.» Un monde qui vous tourne vite le dos ! Mais le passionné fait son bout de chemin et s’accroche à son rêve. Après sa première expérience, il ira à Mende, Montélimar puis Blois depuis cinq ans, où il est directeur technique avec pour ambition de permettre à ce club de DH d’accéder au CFA dans les trois ans: «Je me suis aperçu que le métier d’entraîneur n’était pas pour moi. J’aime les défis et porter des projets, plutôt que de tenter d’expliquer à des gens comment jouer alors qu’ils pensent avoir la science infuse. Il est loin le temps où les jeunes avaient le respect des anciens et essayaient de puiser leur inspiration dans leur vécu. Pour eux, on est des extraterrestres car ils pensent ne pas avoir besoin de conseils de ‘vieux cons’ (rires).» Il aime mener à bien des projets comme celui de 1998 avec le Conseil Général de Haute-Loire afin d’accueillir une équipe engagée en coupe du Monde. Chose faites avec la venue de l’Iran. Voilà ce qu’a fait et ce que devient «Mo» Bouquet.

« Martigues a une place importante dans mon coeur »
Mais que lui reste-t-il en mémoire de son passage au FC Martigues. «C’est un club qui me tient à cœur pour lequel je ne rate aucune actualité car j’y ai vécu des moments inoubliables. Tous les clubs où je suis passé, c’est la moindre des choses de ne pas leur tourner le dos car ce sont eux qui m’ont permis de vivre de ma passion. Et Martigues a une place importante dans mon cœur avec l’ASSE et Brest et je souhaite revoir le FCM au plus haut niveau, dit-il. Un club familial avec les mêmes valeurs que les miennes. J’y ai retrouvé ce que j’ai vécu à Brest. Peut-être pas les plus forts, mais une bande copains, de guerriers. Bref, un club où tu joues l’un pour l’autre et pour le maillot, pas comme maintenant.» Et il est forcément un moment gravé à jamais dans sa mémoire. Un soir du 6 mars 1994. Le FCM se rend au Parc des Princes pour y défier le PSG. Un match télévisé le dimanche sur Canal Plus face à l’équipe qui fera chuter le Real Madrid en coupe d’Europe avec les Raï, Ginola, Roche, pour ne citer qu’eux. Et un certain Bernard Lama, qu’il a côtoyé en Armorique.

Un but d’anthologie face à Bernard Lama
Le grand gardien de l’époque se souviendra longtemps de cette soirée. Bouquet s’avance à 40 mètres et expédie un missile sous la barre du Guyanais. «Si un joueur vous dit que sur un but comme ça il a fait exprès, c’est un mensonge», sourit Bouquet, qui poursuit : «En fait, c’est un but à mon image. Un but qui prouve qu’en ne se posant pas de questions et en faisant les choses avec détermination on peu réalisé de grands trucs. C’est ce qui s’est passé ce soir-là. J’ai foncé tête baissée. Quand on veut, on peut !» Un but d’anthologie qui permettra au FCM de réaliser le nul (2-2).

Sur et en dehors du terrain, Bouquet donnait de sa personne, ne ménageait pas ses efforts. Le poumon d’une équipe qui abattait un gros travail dans l’entrejeu. Toujours souriant, proche des gens, vivant sa passion à fond, il n’a pas changé. A un détail près: Sa belle crinière a disparu, «mais même chauve, le lion rugit encore et a du mordant», rigole-t-il. Et surtout il a su rester le même, «un mec normal qui vit pour ce qu’il est et pas pour ce qu’il a accompli.» Un Bouquet garni de valeurs humaines. Le genre de joueur et d’homme qui manque dans un monde du football, «qui est devenu impitoyable et où c’est marche ou crève», conclut-il. Qu’il se rassure, en nous supporters martégaux, son souvenir n’est pas prêt de s’éteindre !!!

Maurice BOUQUET, né le 25 mars 1963 à Chadrac, 174 cm et 71 kg (milieu de terrain). Equipe première du FCM de 1994 à 1996. Il portera à 69 reprises le maillot martégal et inscrira 4 buts. Carrière de joueur: Le Puy (jusqu’en 1984), Vannes (1984-1985), Brest (1985-1991), Saint-Etienne (1991-1993), Martigues (1993-1995) avec 330 matches à son actif (20 buts). Carrière d’entraîneur: Le Puy (1995-2002), Mende (2002-2004), Montélimar (2004-2007), Blois (depuis 2008).

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