A quelques minutes du coup d’envoi, un chat noir s’invite sur la pelouse de Turcan. Histoire de rappeler aux Martégaux que les Cannois leur réussissent rarement. Il faut remonter à 1995 pour trouver trace du dernier succès martégal à domicile face à eux, alors en Ligue 1 (2-1). Pire, en championnat, sur leurs douze dernières confrontations, une seule a basculé en faveur du FCM. Au départ, ce qui aurait pu être qu’une simple anecdote, s’avèrera quatre-vingt-dix minutes plus tard avoir été un mauvais présage: le FCM s’est encore cassé les dents sur ce qui devient sa bête noire, en concédant une 8e défaite cette saison. Une de trop ? Car même si le leader Grenoble a marqué le pas à domicile contre Béziers (1-1) Martigues est en ballotage défavorable avec un retard de trois points et une rencontre de plus que les Isérois. Sans oublier deux déplacements consécutifs à Pau puis Rodez.

Les Martégaux auront été «noirs» comme ce fameux chat. «C’est un miracle qu’ils ne soient pas parvenus à marquer», avouera Jean-Marc Pilorget, l’entraîneur azuréen, «heureux de ce hold-up.» C’est bien un véritable braquage qu’il a réalisé avec sa bande, qui aura fait preuve de beaucoup de courage et d’abnégation malgré leur 3e match en une semaine, alors que ce sont les Sang et Or qui auront tout mis en œuvre pour faire sauter le coffre-fort cannois. Mais une nouvelle fois cette saison, les Martégaux ont fait preuve d’un gros manque d’efficacité en se créant plus d’une dizaine d’occasions. De quoi apprendre à nouveau à leurs dépens, comme au Pontet il y a deux semaines, que dominer n’est pas gagner. On dit que toucher du bois porte-bonheur. Pas pour les Provençaux. Si Beuve, le dernier rempart cannois, a été excellent et infranchissable il a aussi eu la baraka des grands gardiens.

Sergio, auteur d’une entrée remarquée en remplacement d’Himmes, peut le confirmer lui qui trouvera par deux fois les montants. Sa première tentative de trente mètres va se fracasser sur la barre (72) comme sa seconde sur un centre de Ba (90). Congio, au bout du temps additionnel, n’aura pas plus de réussite en trouvant le poteau (90+3). Sans oublier le sauvetage de M’Boup sur la ligne sur une tentative de Patrao (90+1). Un manque de réalisme et de chance qui contraste avec l’insolente réussite azuréenne. Sur sa seule occasion, Cannes va faire mouche. Congio tergiverse, Lenzini en profite pour lui chiper le cuir et se présenter face à Vanni. Le gardien martégal repousse sa tentative… sur le pied de Celina, son capitaine, qui marque contre son camp (0-1, 36e).

Ce n’était tout simplement pas la soirée des Martégaux, ni de leur nouvel entraîneur Jean-Luc Escayol, qui pour sa première aurait mérité de vivre un tout autre scénario. Surtout vue la débauche d’énergie de ses troupes. Rageant, comme trop de fois cette saison !

LA FICHE TECHNIQUE

FC MARTIGUES 0
AS CANNES 1
Stade Francis Turcan. Arbitre: M. Cascales assisté de MM. Clerc et Chevalier. Mi-temps: 0-1. Spectateurs: 492
But: Celina (csc 36)
Avertissements – Martigues: Faure (45), Ba (45+1)
Martigues: Vanni – Congio, Celina (cap.), Faure, Ba – Maisonneuve, Posteraro (Patrao, 75), Himmes (Sergio, 54), Sotoca (Fortuné, 68), Vincent – Bakir. Entraîneur: Jean-Luc Escayol
Cannes: Beuve – Marignale (cap.), Clément, M’Boup, Camara – Meïté, Jamaï, Diri (Chmielinski, 76), Lenzini (Koné, 90) – Soly (Sichi, 79), Zobiri. Entraîneur: Jean-Marc Pilorget